Dunkerque, ville du Nord de la FRANCE

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JEANJEAN BART LE CORSAIREBART

GALERIE DE PORTRAITS

HISTOIRE DES portraits de Jean Bart

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Les portraits de Jean Bart

Jean Bart une pipe à la mainL'iconographie de Jean Bart est excessivement fournie. Le Cabinet des estampes à la Bibliothèque nationale possédait en 1901 quarante et un portraits différents du célèbre marin, dont onze où il était représenté tenant une pipe à la main. Certaines de ces gravures furent exécutées de son vivant, ce qui leur donne quelque valeur documentaire, mais il ne faut y chercher aucune ressemblance avec l'original. Cette série est loin d'être complète, et nous en connaissons bien d'autres types conservés au musée de Dunkerque ou dans des collections privées. Possède-t-on un portrait authentique de Jean Bart ? Certains n'hésitent pas à répondre par l'affirmative. C'est celui qui fut gravé par Bradel d'après le tableau original communiqué par la famille. Ce tableau original, qui servit de modèle à Bradel, appartint vraisemblablement à la veuve du héros DUNKERQUOIS, et après elle à son fils François Cornil. Après la mort de celui-ci, il passa entre les mains de Philippe François Bart, ainsi qu'il résulte d'une lettre de Bradel et d'une déclaration de Richer. Philippe-François étant décédé dans laisser de descendant direct, la toile revint aux enfants de Mme de Ligny, fille de Jean Bart. Dans la suite il fut transmis à leurs héritiers, et conservé par eux au château de Tarperon (Côte d'Or). Jean Bart y est représenté, la tête garnie d'une ample perruque bouclée, le buste revêtu d'une cuirasse et portant la croix de St Louis.

Jean Bart gravé par BradelUn autre tableau, attribué à Hyacinthe Rigaud a été conservé par les descendants de Mme de La Barthe, autre fille de Jean Bart. Il était il y a quelques années en la possession du Vicomte A. de Fleurieu. Ce tableau présentait avec le précédent plus qu'une ressemblance, "une similitude complète" écrivait Mancel, qui l'estimait meilleur que celui du château de Tarperon. Il est manifeste que l'auteur des gravures de la Description de Dunkerque de Faulconnier publiée en 1728 s'est inspiré de l'un ou l'autre de ces portraits qui se trouvait à Dunkerque lors de la composition de cet ouvrage. Graincourt (1748-1821) le dessina en 1780 et en fit paraître une, reproduction gravée par Hubert dans son livre "Les Hommes illustres de la marine française, leurs actions mémorables, et leurs portraits". De plus il en exécuta une copie qui figure aujourd'hui au Musée de Versailles sous le n° 1196. D'autre part l'Hôtel de Ville de Dunkerque en possédait une réplique acquise par le Magistrat à une époque que personne n'a pu déterminer. Sur ce tableau, la tête de Jean Bart est absolument la même que sur celui de Graincourt. L'armure présente quelques variantes, et on a ajouté certains motifs décoratifs. Ce tableau qui était placé dans la grande salle échevinale alors que les proches descendants de Jean Bart existaient encore, était considéré unanimement comme le vrai portrait du héros. Le graveur Bradel, en 1782 reproduisit les traits de Jean Bart, d'après le tableau que possédait alors Philippe François Bart. Il dédia son travail à Messieurs les Magistrats de Dunkerque, et leur fit don de la planche qui se trouve actuellement au Musée, voir aux archives de Dunkerque. Sur le portrait du château de Tarperon, ou sur celui qui appartient au Vicomte de Fleurieu, aussi bien que sur la toile provenant de l'ancien Hôtel de, Ville de Dunkerque, et les reproductions de Graincourt, et celle de Bradel, la physionomie de Jean Bart est identique. On y retrouve certains détails caractéristiques : dans les traits, la forme du nez, dans le costume - la collerette de dentelle qui sort du col de l'armure, la disposition de diverses boucles de la perruque, etc.. Avec Mancel nous devons les considérer comme le vrai portrait de Jean Bart. "Lequel est l'original ? écrivait-il. Nous ne pourrons jamais le savoir. L'important est de constater que les tableaux de Mmes de la Barthe et de Ligny sont bien les portraits authentiques de Jean Bart, les seuls à admettre".

jean BartUn autre portrait a été répandu dans le public en ces dernières années et donné comme "le seul portrait authentique de Jean Bart". Son histoire est plutôt drôle. Un négociant en vins de Bergues, nommé Gaston Guilbert, trouva en 1892 à l'Hôtel des Ventes de Dunkerque une vieille toile de provenance inconnue, dont il fit l'acquisition pour une somme minime à M. Vincler alors commissaire priseur. Il fit restaurer ce tableau par H. Shelley, qui après nettoyage crut pouvoir l'attribuer à Elias peintre DUNKERQUOIS, et en conclut tout simplement, sans pouvoir apporter aucune preuve, qu'il s'agissait du portrait de Jean Bart. Du coup, l'acquéreur de cette toile se crut en possession d'une pièce unique. Il fit graver ce portrait par Ryckewaert en ayant soin d'ajouter au bas la mention "seul portrait authentique", le fit reproduire sur une carte lettre, lithographiée à l'occasion du centenaire de la levée du siège de 1793, envoya son tableau figurer à l'exposition du bicentenaire de Texel en 1894, et fit même éditer un petit album intitulé "A la gloire de Jean Bart", servant de catalogue à cette exposition, dont il avait réussi à faire partie du comité. Inutile d'ajouter que dans cet album, le Jean Bart "d'Elias" figure en bonne place, avec le numéro 1, et afin que nul ne l'ignore dans le coin de gauche et en haut de la reproduction de son tableau il a eu soin de faire mettre le nom de Jean Bart !. Que cette oeuvre soit d'Elias, rien n'est moins certain. Certes, H. Shelley était un parfait gentleman, et un artiste honnête. Mais il avait le tort d'émettre des avis trop tranchés dont il ne voulait jamais démordre. A l'époque, si l'on discuta peu l'attribution à Elias, par contre on se montra sceptique sur le personnage figuré sur ce tableau. Comme l'écrivait un journal local, l'auteur a représenté son sujet "sous les traits d'un bon vivant, gros, gras, au triple menton, aux joues pleines, au visage reflétant la quiétude de l'homme repu. Le buste indiquerait même une certaine obésité; les mains sont potelées comme celles d'un bon bourgeois qui ne fait rien de ses dix doigts". On se figure difficilement ce Jean Bart obèse montant à l'abordage. Il y a plus. Le costume n'est pas celui d'un marin. Cette robe avec rabat, ce bonnet carré nous indiquent qu'il s'agit d'un membre quelconque de l'échevinage, et rien ne prouve qu'il s'agit d'un DUNKERQUOIS. Aussi, malgré les efforts du tenace négociant de Bergues pour faire valoir sa trouvaille, tous ceux qui possédaient, quelque compétence, se sont nettement refusés à voir en cette toile le portrait de Jean Bart. Et Mancel, écrivait le 20 février 1902 au vicomte Alph. de Fleurieu : "J'écarte sans hésitation la toile d'Elias appartenant à M. Guilbert exposée en 1894. Rien n'y rappelle le chef d'escadre; et la commission du Musée s'est toujours opposée à l'acquisition de ce portrait par la ville". C'était aussi l'opinion de M. Lemattre, vice-président de la Commission du Musée. M. Émile Taverne de Tersud (qui en 1860 avait épousé Mélanie Louise Bart descendante de Gaspard Bart) partageait l'opinion de Mancel et rejetait la toile dite d'Elias, considérant comme seul authentique le portrait possédé par le Vicomte de Fleurieu.

Jean Bart portrait actuel !!

Extrait du livre du Docteur Louis lemaire HISTOIRE DE JEAN BART 
Westhoek-Éditions  1983 les Éditions du Beffroi

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ED   23-10-2003
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